Après avoir été convaincu l’année dernière de l’intérêt de rouler avec mon VTT, je le transporte à nouveau en TGV. À l’occasion de ces congés, de nouveaux itinéraires sont prévus autour d’Aix-en-Provence.
Seule la technique change, puisque je les trace maintenant par satellite.
De cette façon je repère plus facilement les chemins DFCI permettant aux pompiers d’intervenir rapidement en cas d’incendie à travers les différents massifs montagneux. Bien entendu, il y aura quand même les classiques contournements de domaines privés ou secteurs militaires non repérables vu du ciel ni sur Garmin. Je compte aussi toujours sur le Scenic des parents qui permet d’atteindre les points de départ des parcours éloignés d’Aix. Nous sommes mi-février, mais c’est essentiellement la tenue d’été qui est de circonstance, à part les chaussures.
Lac d’Esparron
C’est un secteur que je connais un peu pour m’être déjà rendu jusqu’au lac de Sainte-Croix, mais en vélo de route. J’avais donc repéré des DFCI parcourant les différentes forêts de chênes. Celles-ci sont intéressantes à partir de Rians.
Il va falloir un moment pour retrouver les sensations du VTT. Il y a aussi les pentes sur des chemins caillouteux qui coupent vite le souffle. Les premiers kilomètres sont agréables, mais voilà la première propriété privée à contourner.
Ce n’est pas un souci grâce au GPS, mais il me fait traverser une bergerie.
Heureusement les chiens sont attachés, ce qui n’est pas le cas du berger qui me rattrape en 4x4. Après une mise au point, tout s’arrange !
La voie est libre, mais mon itinéraire se perd dans les sous-bois qu’il me faut franchir en marchant. Après avoir traversé le village de Varages, perché sur une colline, le lac d’Esparron se rapproche.
Je le savais inaccessible, mais à ce point là !
C’est finalement au bout d’un sentier de plus en plus étroit que j’entrevois cette forme bleutée. Impossible de distinguer son barrage.
Je vais donc tenter ma chance en descendant plus bas dans la forêt. Peine perdue et il faut tout remonter ! Le retour se révèle incertain en raison des contournements de l’aller. Mais je parviens quand même à retrouver Rians à la nuit tombée.
Cap Morgiou
Après une telle dose de VTT, passons à la rando. C’est l’occasion d’être avec mes parents pour terminer ce séjour provençal.
L’appel des calanques est irrésistible avec le temps presque printanier
D’autant plus qu’ils ne se sont encore jamais aventurés jusqu’au Cap Morgiou. En cette période hivernale, la route menant à la calanque de Sormiou est ouverte à la circulation.
Nous allons pouvoir commencer à marcher à partir du Col du même nom.
Ce qui va permettre de longer la crête tout en rejoignant en partie le GR 98. Le point de vue est magnifique, car elle sépare les deux calanques de Sormiou et Morgiou.
Mais il va falloir redescendre au niveau de la mer pour atteindre le cap.
Pas facile sur un chemin où les cailloux se dérobent sous nos pieds. D’autres promeneurs rencontrés en chemin y ont renoncé.
Mais la récompense se présente à nous, après avoir franchi une ancienne fortification. Nous surplombons la calanque de la Triperie pour la pause déjeuner au Cap Morgiou.
Un plongeon est tentant, surtout que la célèbre grotte Cosquer se trouve à une trentaine de mètres de profondeur ! Ce sera pour cet été, car la pénible descente est à gravir.
Un peu plus loin, mes parents me proposent de bifurquer en solo vers la calanque de Sormiou. Ils la connaissent par cœur et on se rejoindra au niveau du col de départ.
Je passe donc en mode trail, en me laissant descendre jusqu’à cette eau turquoise.
Quelques Marseillais savourent la tranquillité du lieu, pendant que je photographie le cadre d’un feuilleton policier tourné avec Alain Delon.
La remontée jusqu’au col me permet de travailler le rythme cardiaque, car il y a du dénivelé. Nous nous retrouvons presque en même temps à la voiture. Après ces quelques sorties en VTT, c’est la meilleure journée de mes vacances.
Pour les prochaines de printemps à Pâques, j’espère traverser l’Angleterre à vélo pour retrouver Félix à Dublin…
La Sainte Baume
Encore une Sainte que je pensais avoir parcouru l’année dernière, mais je m’étais trompé de massif.
Cette fois, ci je l’ai bien repérée par satellite.
C’est un peu l’équivalent géologique de la Sainte Victoire, mais orienté différemment. L’objectif est de pouvoir rouler jusqu’à son point le plus élevé dans la mesure du possible et de la contourner ensuite, par l’est et dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
Cela commence à Gémenos, proche d’Aubagne, en ce dimanche très ensoleillé.
Le massif est impressionnant au départ du DFCI, car je suis confronté à de la montagne.
Pas le temps de s’échauffer, car la pente avoisine les 15 % et je suis sur le plus petit développement. Cette première montée semble interminable, mais je prends mon mal en patience, étant confiant dans ma condition physique. Un col approche et je vais pouvoir souffler un peu sur une portion de route bitumée. Pas pour longtemps, car je suis en dessous de la falaise de la Sainte Baume.
Il va falloir mouliner à nouveau. L’ascension finale est facilitée par une route, mais elle se termine par une zone militaire qui occupe en partie les hauteurs de la Sainte Baume. On y trouve des émetteurs de l’armée de l’air et le centre de contrôle de la Délégation générale de l’Aviation civile sur le Pic de Bertagne.
Mais je suis rassuré en croisant d’autres vttistes et des traileurs.
Comme pour la Sainte Victoire, impossible de continuer à rouler sur la crête, car c’est un GR. L’étape suivante est la grotte de Sainte-Marie-Madeleine en contrebas de la falaise. Marie-Madeleine fut la première témoin de la résurrection du Christ. J’atteins le sanctuaire plus facilement que prévu en longeant la base du massif.
Après quelques marches de portage, j’arrive juste à temps pour la fin de la messe. Après la fin de celle-ci et quelques photographies, je repars en traversant une magnifique forêt de chênes adossée à la Sainte Baume.
C’est à partir de ce demi-tour de massif que les classiques propriétés privées me barrent le chemin. Normal je suis passé sur le versant sud abrité du mistral. Toujours est-il qu’elles me condamnent à redescendre dans la vallée.
Je m’en serais passé, car je vais perdre en altitude.
Il faut ensuite regagner les DFCI alors que le soleil s’incline sur l’horizon.
Me croyant revenu à Gémenos, je me permets du tourisme jusqu’à la cascade de Saint-Pons. Il est ensuite possible de prolonger en randonnant jusqu’au site des glacières connu dans la région.
Cette pause touristique me sera fatale, car les derniers kilomètres sont loin d’être une formalité. Me voilà reparti dans le massif, comme la chèvre de Mr Seguin alors que la nuit tombe. Pas évident de rouler dans la caillasse en se concentrant sur le faisceau lumineux de l’éclairage artificiel.
Et comble de malchance, plus de plaquettes de frein à l’avant !
Le bruit métallique de frottement vient s’ajouter au stress du retard. Surtout qu’avec toutes ces photos et vidéos, le smartphone est déchargé sans pouvoir prévenir les parents. Sans me précipiter, je retrouve l’itinéraire de départ me ramenant jusqu’à la voiture. Comme je l’avais pressenti, ce fut la plus belle sortie des vacances, même si le vélo a moins résisté que le cycliste.
Étang de Berre
Après l’est, direction l’ouest et cet étang bientôt classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour m’y rendre, je vais traverser des collines repérées depuis l’autoroute A8. Il doit y avoir des DFCI intéressants en partant du viaduc du TGV de Ventabren pour ceux qui connaissent. D’ailleurs je suis garé à côté de son aire d’autoroute.
Après une bonne ascension jusqu’au plateau, je longe le canal de Marseille en partie souterrain.
Puis il y a l’autoroute à franchir en de rares ponts. Mais voilà qu’il est nécessaire de contourner un circuit de motocross.
Sans m’en rendre compte, je suis mon itinéraire à l’envers à cause de cet imprévu.
Ceci se révèlera profitable par rapport au profil. Intrigué par une sculpture majestueuse au loin, je m’en approche. Elle est dédiée à de jeunes sapeurs-pompiers décédés dans les incendies de 1995 et 2000, qui ont hélas ravagé le plateau.
À peine remis de cette émotion, me voilà confronté aux militaires. Je vais devoir traverser pacifiquement leur zone d’entraînement aux tirs, sous peine de faire un long détour. Ce qui m’amène au canal EDF de Provence se terminant dans l’étang par la centrale hydroélectrique de St Chamas. Il est prévu de m’approcher des rives de l’étang au niveau d’un camping, hélas fermé à cette époque. Je trouve quand même refuge un peu plus loin sur une plage déserte.
Idéale pour une courte pause déjeuner constituée d’une barre céréales, accompagnée de quelques photos. De retour dans les collines, il me faut traverser un domaine de chasse.
J’ai même cru rester piégé comme un vulgaire sanglier !
Heureusement la ligne TGV est à proximité et je n’ai plus qu’à la longer pour retrouver le viaduc et le Scénic.
Sainte Victoire
Depuis que j’en fais le tour, j’ai toujours rêvé d’y rouler dessus. C’est à l’occasion d’une rando avec mes parents qu’il m’avait semblé que le VTT pouvait s’y pratiquer.
Étant à proximité, je pars directement de l’Olivette, à travers le brouillard, pour rejoindre le plateau de La Sinne.
Celui-ci est l’espace des troupeaux de moutons en liberté, mais également un site d’observation astronomique. Je regagne la route qui longe le tour du massif au niveau du Col des Portes. C’est à son niveau qu’un DFCI serpente sur des pentes entre 10 et 15 % jusqu’à l’Oratoire de Malivert.
C’est à partir de cet embranchement que le parcours se complique, car il devient plus escarpé. Normal, c’est le GR 9 qui m’oblige à porter le vélo autant qu’à rouler dessus, surtout en montant. À force d’entêtement, je parviens quand même jusqu’au Pic des Mouches, alors que la brume se dissipe.
Non content d’avoir atteint le sommet du massif de la Sainte Victoire à plus de 1000 m, je poursuis sur la crête, en direction de la Croix dominant Aix-en-Provence. C’est sans compter sur un passage le long des rochers où il faut se tenir à une chaîne et infranchissable en portant le vélo.
Il va falloir renoncer à la Croix.
Je profite une dernière fois du Pic des Mouches pour les photos et les vidéos, avant de redescendre vers la Sinne.
Mais l’itinéraire que je pensais roulant est encore sinueux et étroit à partir de l’Oratoire. Je dois redoubler de vigilance surtout en descente. L’arrivée dans le vallon me réconforte.
Pourtant un bruit suspect provenant du vélo m’inquiète.
En effet je constate qu’un rayon de la roue avant s’est cassé en raison des nombreuses secousses. Ce qui m’oblige à ralentir le rythme pour regagner l’Olivette.
Après cette sortie éprouvante pour le matériel, je n’ai plus qu’à me rendre chez un vélociste. Celui-ci me dépannera dans la soirée en changeant simplement la tête de rayon. Je ne regarderai plus de la même façon la Sainte Victoire que j’aurai vaincue en partie !