Retour dans l’enfer du Nord
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Deux ans d’absence sans pouvoir accompagner Félix sur ces mythiques pavés ! Nous sommes mi-avril et c’est le dernier rendez-vous de la saison des flandriennes. Les amateurs vont rouler 24h avant les professionnels pour participer à ce challenge immanquable.



Il faut d’abord récupérer les dossards vendredi, veille du départ. C’est l’occasion de se rendre avec Félix au village de l’événement installé à côté de l’ancien vélodrome de Roubaix. Notre distance choisie est 145 km avec un tiers sur pavés comprenant les dix-neuf principaux secteurs, toujours référencés de deux à cinq étoiles en fonction de leur difficulté respective. Ce parcours est parfait car il permet de partir de Roubaix et d’y revenir. Je vais assurer la fragilité du dos en roulant avec mon vtt alors que Félix va se faire plaisir sur son Crux, véritable bolide de cyclo-cross !





En ce samedi 12 avril la météo va nous épargner la pluie, prévue pour la course des pros le lendemain ! Une petite fraîcheur précède la vingtaine de degrés prévus dans la journée. Le vent défavorable est l’occasion de se réchauffer et ça roule déjà vite en peloton. Mais il pourra nous pousser au retour en nous aidant sur les pavés.





Après une cinquantaine de kilomètres sur bitume, l’enfer est bien au rendez-vous avec le secteur 19 et la terrible trouée d’Arenberg redoutée même par les professionnels ! Petite pause pour diminuer la pression des pneus et s’adapter aux très mauvais pavés de cette tranchée de Wallers-Arenberg. Même les spectateurs sont présents et on ressent tout de suite de la tension !


Félix s’engage tête baissée dans le guidon et je tente de le suivre. Pas évident car les cyclistes sont trop nombreux et il faut slalomer à cause de leurs différences de niveau. Heureusement la trouée est sèche mais les barrières disposées de chaque côté forment un couloir impressionnant dont on a hâte de s’extirper ! Hélas à quelques mètres de sa sortie, un colossal néerlandais deux fois plus lourd que moi vient me percuter par la droite. C’est ainsi que je me retrouve encastrer dans la barrière sans avoir eu le temps de réaliser !


Je redoute tout de suite une blessure au niveau de l’ancienne disjonction acromio-claviculaire de mon épaule droite ! Mais c’est la main droite en sang qui a souffert le plus en amortissant la chute, ainsi que la joue ! Je suis également inquiet pour le vélo mais ne constate que quelques éraflures dont il se remettra. La famille hollandaise ne veut pas entendre parler de constat malgré l’insistance de Félix. Il vaut mieux penser à se faire soigner en envisageant les différentes solutions pour continuer la journée.



Pour mon retour au challenge, je vais tenter de le boucler en accompagnant Félix jusqu’à l’arrivée et on verra bien en roulant. Il reste quand même des dizaines de kilomètres de pavés mais il est éventuellement possible de les contourner. Mes pneus sont encore dégonflés et je ralentis l’allure pour retrouver Félix à la fin de chaque secteur car il survole les pavés comme s’il roulait sur le bitume ! Il fait de plus en plus chaud et nous improvisons un ravito fraîcheur dans la traversée d’un village.








Roubaix se rapproche après avoir franchi les horribles secteurs cinq étoiles de Mons-en-Pévèle et du Carrefour de l’Arbre où la foule est nombreuse pour soutenir les courageux amateurs ! Enfin la récompense en pénétrant sur le vélodrome extérieur et la remise de nos belles médailles, inespérée pour moi. Hamburgers, frites et bières permettent de nous remettre de toutes ces émotions qui resteront quand même de merveilleux souvenirs !






Ce samedi se termine par un passage à SOS Mains qui confirme une fracture de l’annulaire droit sans blessure de l’épaule ! Vraiment regrettable car il était prévu d’accompagner Félix le lendemain pour le dépannage en roues de l’équipe U23 Decathlon AG2R sur certains secteurs pavés. Heureusement que Sophie s’est dévouée ! J’ai dû me résoudre à suivre les professionnels sur petit écran en attendant de mieux en profiter lors de l’édition 2026 !







