Bikepacking à travers les Ardennes
Impossible de terminer l’été sans un petit trip à vélo… Une nuit au moins suffirait à me combler de bonheur ! Encore faut-il deux jours de temps agréable à cette pratique, surtout pour la nuitée en pleine nature, qui vont s’offrir à moi.
Je m’y étais préparé en traçant un bel itinéraire auquel j’avais pensé depuis mon précédent bikepacking le long des Côtes de la Manche… La monture n’est plus le bon vieux «Victoire» de Papa qui passe sa retraite bien à l’abri sous une housse dans le garage. Non, il s’agit du Roubaix Specialized me servant toute l’année pour me rendre à l’école et bien équipé pour la circonstance. J’ai maintenant un éclairage puissant alimenté par une mini dynamo efficace, pouvant aussi recharger le gps; même si ce dernier peut s’en passer grâce à sa recharge solaire via l’écran photovoltaïque. Pas besoin de la sacoche de cintre, mais uniquement celle de selle, car je veux vivre l’expérience de voyager vraiment «light» !
Par contre, grâce au C8 qui transporte le vélo, le début de mon périple est fixé à Aubenton, juste à la frontière entre les départements de l’Aisne et celui des Ardennes. Ce qui m’épargne des dizaines de kilomètres à travers le Valenciennois que je connais déjà… Pour ce premier jour, il faut essayer de donner les premiers coups de pédales dès ses premières lueurs pour être certain de passer la nuit à Luxembourg.
C’est quand même une première étape de 250 km avec 2500 m de dénivelé ! Direction le Lac des Veilles Forges que j’avais par hasard découvert il y a quelques années, en passant par Rocroi. A Revin, je découvre la Meuse que je vais pouvoir longer jusqu’à Monthermé, grâce à une piste cyclable que je ne soupçonnais pas ! Elle est vraiment agréable pour parcourir les boucles de cette rivière ardennaise…
Mais il faut la quitter pour atteindre Vresse-sur-Semois qui est un centre d’art important. Je dois être vigilant car j’emprunte la route du maquis !
Celle-ci s’élève jusqu’à Rochehaut qui porte bien son nom ! Commune belge très touristique en raison de sa vue panoramique sur la rivière La Semois et de sa brasserie du même nom, ainsi que de sa très bonne viande bovine… Mais pas le temps de savourer toutes ces bonnes choses car Luxembourg m’attend !
Après Messancy, la frontière belgico-luxembourgeoise est traversée au crépuscule. D’ailleurs le relief est moins accentué jusqu’à la capitale de ce petit pays… Heureusement car je ne suis pas en avance après toutes ces haltes touristiques inattendues mais très réjouissantes !
Mais il fait quand même noir au moment de découvrir le panneau «Luxembourg» ! Avant de regagner le centre-ville, petit détour par une grosse fête foraine, histoire de grignoter avant la nuit… Je préfère continuer car c’est vraiment très bruyant !
Rien de tel qu’une véritable pizza italienne avec une eau gazeuse bien fraîche. Il n’y a plus qu’à se réfugier dans l’un des nombreux parcs urbains luxembourgeois pour passer la nuit.
Dès l’aurore, je vais profiter de la capitale en plein jour pour découvrir ses nombreux bâtiments. Puis, il faut repartir vers l’ouest alors que le soleil fait son apparition. La frontière française n’est pas loin avec les mines de charbon de la région de Longwy.
Cette cité se mérite car elle est perchée sur une colline, à l’image de Laon. Les traces du passage de l’édition 2022 du Tour de France n’ont pas disparu et je me régale ! Pas que de cyclisme d’ailleurs car c’est jour de marché et les mirabelles de la région sont alléchantes. Hélas, je vais le regretter toute la journée avec de nombreuses haltes dans les bois !
Me voilà à nouveau en Belgique aux alentours de Rouvroy. La journée est resplendissante comme la veille et j’aperçois par hasard la ravissante abbaye d’Orval !
Après l’importante commune de Florenville, je traverse Chassepierre, l’un des plus beaux villages de Wallonie. Les ruines de son moulin à eau m’intriguent et je vais l’explorer.
La Semois et la route du tabac vont m’accompagner jusqu’à Bouillon, cité historique et touristique des Ardennes belges. Mais le croisé Godefroid de Bouillon a délaissé son château depuis un millénaire ! Le principal est la découverte d’un glacier italien en plein centre qui fabrique artisanalement avec des saveurs originales….
Après ce plein de glucides, il faut rouler de nuit en traversant plusieurs fois la frontière franco-belge car il y a encore une bonne centaine de kilomètres avant de retrouver la voiture… j’apprécie le vent orageux qui me pousse mais ne me rassure pas !
C’est au niveau de Nouzonville que je retrouve les boucles de la Meuse que j’avais délaissées la veille à Monthermé. La proximité du Lac des Veilles Forges est signe que la voiture se rapproche alors que les éclairs illuminent l’obscurité. Quel soulagement de revoir le C8 à Aubenton en peine nuit, après plus de 500 km et presque 7000 m de dénivelé en deux jours !