Comme un air de printemps pour ce nouveau week-end flandrien …
Il serait temps à la veille du changement d’heure.
On se retrouve à Wevelgem, non loin de la frontière, entre Halluin et Courtrai. C’est encore un samedi car les équipes professionnelles roulent le lendemain en partant de Gand. Départ encore plus matinal, vers 7h, car nous sommes inscrits pour le parcours de 215 km ! Ce qui devrait nous permettre de terminer aisément le challenge Paris-Roubaix, organisé par la marque Specialized. Surtout qu’il offre par tirage au sort un lot VIP pour cette célèbre course, prévue dans quinze jours …
Après le traditionnel “Scan and Ride” , direction la ville fortifiée d’Ypres.
Nous y pénétrons par la porte de Menin.
Elle fut construite par les Anglais en 1927 pour se souvenir de leurs plus de 50 000 morts de la première guerre mondiale.
D’ailleurs, ils étaient aussi très nombreux à participer à cette cyclo, faisant partie des 40% d’étrangers. On se dirige ensuite vers le premier ravitaillement au niveau de Poperinge. Avant d’y parvenir, nous apercevons la chaîne des Monts qui nous attend au retour ! Il intervient après un quart de notre distance.
L’allure s’accélère en bifurquant vers le nord, pour prendre la direction de la mer du Nord. Il faut rouler presque jusqu’à La Panne, proche de Bray-Dunes, mais de l’autre côté de la frontière. C’est un petit vent de sud-est, avec la disparition du relief, qui augmente cette vitesse.
Hélas, il faut faire demi-tour avant d’embarquer sur un ferry pour l’Angleterre !
Le parcours longe pratiquement la frontière jusqu’au deuxième ravitaillement de Stavele. On essaie de s’abriter derrière son prédécesseur car le vent est devenu notre ennemi commun ! A force de la longer, nous traversons la frontière pour se retrouver à Godewaersvelde.
Après plus d’une centaine de kilomètres, les difficultés se dressent sur notre route.
C’est le moins qu’on puisse dire avec la chaîne des Monts à traverser !
Le premier de la série est le Mont des Cats, long de 2500m à 7,5% de moyenne dont un passage à presque 20. Ce qui nous permet d’atteindre son abbaye et de passer au pied du relais tv. Il n’y a plus qu’à se laisser descendre pour se présenter à la base du Mont Noir, d’une longueur de 1500m sur 6% en moyenne.
Il est suivi du Mont Blanc, eh oui ! On a le nôtre …
C’est l’occasion d’apercevoir la villa Marguerite Yourcenar. On se rapproche de Bailleul, avant d’enchaîner le Ravensberg et le Speelberg, à nouveau en Belgique. C’est presque fini mais on reprend des forces au ravitaillement de Dranouter, avant le Baneberg.
Reste le juge de paix de ce Gand-Wevelgem, quel que soit le niveau du cycliste : le Kemmelberg !
Uniquement un demi kilomètre, mais sur 12% avec 23 au maximum, tout en pavés …
Certains mettent pied à terre pour reprendre leur souffle. Encore un peu de colline avant les fameux Plugstreets !
Introduits depuis l’édition 2017 pour rendre hommage aux “poilus” de la première guerre mondiale, on en compte trois portions.
Il s’agit de routes semi-pavées recouvertes de terre, ressemblant à des chemins vtc. Heureusement qu’ils sont secs et poussiéreux. Avant de frôler Armentières, nous récupérons de ces ascensions au dernier ravitaillement de Ploegsteert.
Il y règne une atmosphère d’arrivée, avec le soulagement d’avoir franchi cette succession de monts.
Cependant, il reste encore une heure d’efforts en longeant la Deule, qui marque la frontière entre les deux Comines. Il en est de même pour Werwicq, Belge et Français.
Après le passage entre Menin en Belgique et Halluin en France, c’est le sprint final jusqu’à Wevelgem. Une Kwaremont nous désaltère, avant de profiter du podium installé pour dimanche …
Difficile de réaliser que nous venons d’avaler plus de 200 km à presque 30 km/h de moyenne !
Il n’y a plus de limites car Félix, plutôt sprinteur, est de plus en plus endurant !
La distance sera moins longue pour le célèbre Tour des Flandres de la semaine prochaine …