Une semaine après le marathon de Paris, se présente le Paris Roubaix Challenge. Cela va faire du bien de pédaler, après avoir couru autant de kilomètres.
Surtout que cette année, contrairement à l’année dernière, on a pu se reposer entre deux.
Ces deux événements peuvent ainsi mieux se savourer.
Veille de course
Comme pour le marathon, il faut récupérer les plaques de cadre avec nos numéros, la veille de la course. Félix, étant en stage chez Décathlon Pro, à Villeneuve d’Ascq, se fait un plaisir de s’en charger.
Il va pouvoir se plonger dans l’ambiance des deux vélodromes de Roubaix, l’ancien en plein air et le couvert, plus récent.
C’est comme sur le Tour de France, c’est un monde à part.
Mais contrairement au tour, on peut y participer le lendemain ( sauf l’étape du tour ouverte aux amateurs ) Félix en a plein les yeux et ne peut s’empêcher de faire quelques achats chez Rapha, la célèbre marque cycliste.
Samedi, cela ne plaisante plus, avec 170 km qui nous attendent, dont une cinquantaine sur pavés.
La course
Le départ, pour les amateurs, se fait de Busigny; alors que les pros partent de Compiègne, en passant par St Quentin. Il est prévu de s’y rendre en train, mais comme nous le manquons de cinq minutes, il ne reste plus que la voiture.
Nous prenons finalement le départ vers huit heures.
Point positif, le vent favorable devrait nous accompagner jusqu’à Roubaix, si la pluie ne nous rattrape pas.
L’intérêt de partir de Busigny est que l’on aborde tout de suite le premier des vingt-sept secteurs pavés, celui de Troisvilles.
Bonne nouvelle, ces pavés sont secs pour l’instant, avec un peu de terre au milieu par endroits.
Il vaut mieux car félix roule avec son vélo de piste. On l’a simplement équipé de pneus spéciaux pour pavés anticrevaison. Quant au père, il privilégie le confort, avec son vtt tout suspendu. Forcément, avec les vibrations, les premières ampoules apparaissent sur les paumes de Félix. Le premier ravitaillement, en sucres rapides et lents, ainsi qu’en salé, est apprécié de tous les cyclistes.
Trouée d’Arenberg
Nous ne tardons pas à nous approcher de la fameuse Trouée ou Tranchée de Wallers-Arenberg.
Comme la température s’est bien réchauffée, elle se présente bien.
Mais ce secteur pavé, l’un des plus connus, reste glissant au milieu de la forêt humide de Raismes. Dans ces conditions, difficile de tenir sur son vélo et de nombreuses chutes sont à dénombrer. C’est bien sûr un secteur chronométré, mais mieux vaut assurer le reste de la course. A sa sortie, un poste médical permet à Félix de soigner ses mains. Passage ensuite par Wallers, et nous revoilà à l’entrée de la trouée, car nous n’avons pas fait attention au fléchage ! Une fois l’énervement passé, pas le choix, il faut la franchir à nouveau; mais cette fois-ci, sur le côté spectateurs et non sur les pavés. Effectivement, le fléchage nous indique ensuite la bonne direction; contre-temps dont nous nous serions passés. D’autres noms célèbres apparaissent comme Pont Gibus en hommage à Gilbert Duclos-Lassalle.
Le compte à rebours de tous ces secteurs pavés se fait sentir, chacun mesurant entre un et trois kilomètres.
Moment d’inattention et me voilà à terre, sans gravité, après avoir bloqué la roue avant dans une flaque de boue. Enfin celui du Carrefour de l’Arbre, très renommé, et surtout proche de l’arrivée.
Il est aussi chronométré, mais permet de lâcher les chevaux sans trop de risques. Plus que quelques kilomètres avant Roubaix et c’est presque un sprint final.
Roubaix
Il ne faut pas manquer l’entrée sur l’ancien vélodrome en plein air.
Heureusement, il y a le dernier secteur pavés, avec ceux de tous les vainqueurs, qu’on n’a pas le temps de lire.
Il y a de l’ambiance et nous profitons d’un tour sur cette piste mythique, dont la pente dans les virages en béton, est impressionnante.
Après le franchissement de la ligne d’arrivée, tous les coureurs ont droit à leur traditionnelle médaille.
Journée des pros
Dimanche, place aux professionnels, alors que les amateurs sont devant leur écran ou au bord des pavés.
C’est le grand beau temps habituel du nord, qui a bien séché les pavés.
La matinée commence pour moi dans le ter, pour aller récupérer la voiture à Busigny. Il était prévu d’y retourner à vélo, sans passer sur les pavés; mais la chute de la veille a laissé des traces. La voiture est garée à proximité de la gare et je reprends la route, direction Lille. Félix étant seul, nous allons suivre les pros sur petit écran, jusqu’à la Tranchée d’Arenberg.
Carrefour de l’Arbre
Pour prendre l’air, nous nous rendons au célèbre Carrefour de l’Arbre, où ils sont attendus à partir de seize heures.
Pas évident d’y accéder avec les schtroumfs à moto, mais le gps parvient à les éviter. Grosse affluence, surtout de la part de nos voisins Belges, bien représentés par leurs champions. Les premiers coups de sifflets retentissent, annonçant la mini caravane publicitaire. Tout juste le temps de préparer les divers appareils pour immortaliser l’événement, que de la poussière approche, survolée par l’hélicoptère.
Il vaut mieux être prêt car ils roulent presque aussi vite que sur route et il n’est pas évident de les reconnaître.
Ces équilibristes du pavé nous frôlent, profitant des quelques bandes de terre, ainsi que les voitures de leur directeur sportif.
Nous avons de la chance car il y a des échappés et le peloton est étalé. Les favoris, comme Peter Sagan ou Fabian Cancellara, sont distancés et n’y croient plus, depuis des chutes en début d’après-midi. Reste Tom Boonen , déjà quadruple vainqueur de l’épreuve, dans l’échappée de tête.
Cela lui permet de participer au sprint final sur le vélodrome, mais il termine second derrière l’étonnant australien, Mathew Hayman.
Le vélodrome
Bien entendu, le temps de rejoindre Roubaix depuis le Carrefour de l’Arbre, tout le peloton a franchi la ligne d’arrivée. Mais nous réussissons à nous faufiler dans les tribunes officielles du vélodrome, pour se rapprocher du studio d’Eurosport.
Par chance, Tom Boonen vient juste d’y accéder, afin d’être interviewé.
C’est l’occasion d’une séance photos avec autographe à la clé.
Cette journée se termine au milieu des poids lourds imposants de chaque équipe cycliste, où les mécaniciens bichonnent les bicyclettes haut de gamme.
Cela vaut le coup car Peter Sagan vient juste de sortir du camion Tinkoff.
Un peu plus loin, nous croisons Mark Cavendish, qui accepte gentiment de signer des autographes, tout en se faisant prendre en photo.
On ne peut pas rêver mieux pour conclure ce long week-end sportif roubaisien.