Quand un week-end de trois jours se présente, c’est l’occasion de s’évader.
Pour commémorer la fin de la Deuxième Guerre mondiale, je vais m’aventurer au Benelux. C’est la destination idéale, car un flux de nord repousse une zone perturbée sur notre pays. Certes, il faudra affronter ce vent de face, mais il me poussera pour revenir. Le début de ce parcours a déjà été testé avec Félix, lors d’une sortie Lille on Wheels hors-série. C’est la traversée de la Belgique jusqu’à Breskens au sud des Pays-Bas. Il était prévu de continuer vers le nord avec lui, mais le temps n’a jamais été propice. Mon objectif est donc d’atteindre Amsterdam, pour ensuite revenir par Anvers et Gand.
Belgique
Pour profiter pleinement de ce week-end prolongé, je saisis l’opportunité de le commencer vendredi soir. Avec les journées d’école plus courtes, il est encore possible de rouler quelques heures sans éclairage.
En prévision de ce début de cyclo, je stocke le maximum de sucres lents au moment du déjeuner.
Pour cela, rien de tel que le Flunch avec un steak hachéxl et surtout des macaronis à volonté. À peine revenu de l’école, j’enfourche le vélo, car il a été préparé la veille. Vous finissez par le connaître, toujours chargé de la même façon.
Les premiers coups de pédales jusqu’à Ypres sont pénibles, car je suis confronté à la circulation de fin de semaine.
Même si j’ai des céréales en provisions, je ne peux m’empêcher de me ravitailler au Croissant de Paris dans cette première ville belge. Nous l’avions appréciélors de précédents Lille on Wheels, notamment ses brioches aux pépites de chocolat que je vous recommande.
Plus de place dans les sacoches, mais je peux en fixer une de 700g grâce aux tendeurs.
Le trafic se dissipe ensuite en continuant vers Bruges. Mais comme prévu, le vent de nord sensible m’oblige à me couvrir davantage en accélérant la cadence.
Ce qui me permet d’entrer dans la Venise flamande en début de soirée.
Son ambiance habituellement paisible est perturbée par une importante ducasse. L’air frais a dégagé le ciel et je récupère au soleil couchant en prenantquelques photos.
Il n’y a plus qu’un sprint final le long du canal qui mène à Zeebruges,pourrejoindre la petite station balnéaire néerlandaise de Breskens. En ce début mai, l’allongement des journées est considérable, mais je ne pourrai embarquer sur le dernier ferry. Mieux vaut trouver l’emplacement adéquat pour bivouaquer et être prêt pour le premier de la matinée. Il faut surtout songer à se protéger du vent qui va se renforcer au cours de la nuit.
Pays-Bas
Ambiance brumeuse et glaciale aux premières heures de ce samedi. Il n’y a plu qu’à attendre 8h15ce bateau réservé aux cyclistes et aux piétons, car le flux routier passe par un tunnel sous-marin interdit à ceux-ci.
C’est en effet le début d’une série de presqu’îles néerlandaises qu’il faut franchir. Contrela modique somme de quatre euros, je débarque à Flessingue pour continuer vers Middelbourg en terres hollandaises.
Moins d’inquiétude pour la circulation, car c’est le début du réseau de pistes cyclables du plat pays.
Ce sont de véritables «autoroutes» pour deux roues avec un revêtement irréprochable, contrairement auxpénibles plaques bétonnées belges.
Mais vous avez intérêt de les emprunter, car c’est une réelle religion chez eux. Comme souvent avec le vent du nord, le soleil apparaît en fin de matinée; c’est le moment de retirer jambières et brassières.
Heureusement, car le paysage est à couper le souffle avec ces longues plages interminables des côtes de la Mer du Nord.
Plus de ferries, mais une succession d’usines marémotrices servant de ponts pour bondir de presqu’île en presqu’île.
Tout ceci rythmé par de gigantesques éoliennes, complétant l’énergie renouvelable.
Rotterdam
Rotterdam se rapproche dans l’après-midi de cette journée printanière.
On a l’impression d’êtresubmergé par l’eau et ses nombreux canaux.
Par contre, à part quelques arbres, aucun obstacle pour s’opposer au vent qui remplacel’absence de dénivelé.
Même si les deux importantes villes des Pays-Bas sont relativement proches, il vaut mieux visiter la capitale le lendemain.
J’ai encore deux jours avant le retour, en étant parti vendredi.
De plus, la ville moderne de Rotterdam est mise en valeur au soleil couchant et il y règne une atmosphère festive.
La brioche ayant été engloutie lors des premières vingt-quatre heures, je savoure des céréales enrichies en vitamines pour refaire le plein de calories.
Mais hors de question de passer la nuit dans cette ville, pas assez paisible pour un sommeil récupérateur.
Je vais passer la nuit à proximité du siège de l’équipe cycliste néerlandaise de la Rabobank, à proximité d’Amsterdam.
Amsterdam
Il n’est que dimanche et comme prévu, je m’approche de la capitale. Matinée fraîche et couverte comme la veille, en espérant retrouver notre astre dans Amsterdam.
Peine perdue, car, paraît-il, il nes’y montre pas souvent.
Je vais essayer de l’attendre dans un Burger King. Cela me changera des céréales, en m’offrant la possibilité de me refaire une beauté dans leurs toilettes impeccables. Me voilà tout beau pour parcourir le labyrinthe de canaux qui quadrillent Amsterdam.
Heureusement que le GPS n’est pas défaillant, sous peine de finir à l’eau!
Hélas, toujours pas de soleil pour me réchauffer et éclaircir les photographies que je tente quand même, car je ne suis pas prêt d’y revenir.
Je patiente dans une petite boutique de souvenirs, où je me laisse tenter avec modération par quelques pastilles Vichy à la hollandaise, pour reprendre des forces; sans oublier quelques porte-clés qui ne sont pas encombrants dans les sacoches.
Il va quand même falloir songer à reprendre la direction du sud, car ce dimanche est bien avancé.
Celle-ci se devine aisément en se laissant pousser par le vent alors qu’il a fallu l’affronter depuis presque 48h
Retour
D’ailleurs ce changement radical de cap s’accompagne d’une bouffée de chaleur.
Le plus agréable reste les quelques kilomètres/heure supplémentaire par rapport à l’aller.
C’est ce que j’avais prévu, tout en me rassurant sur l’horaire de retour à la maison.
Itinéraire différent, mais passage obligé par Rotterdam, pour refranchir à nouveau les presqu’îles.
La frontière avec la Belgique se traversesans la deviner, tout en se rapprochant d’Anvers.
C’est à son niveau qu’une forêt très accueillante va m’héberger pour la dernière et ma plus confortable nuitée.
Toujours pas une goutte de pluie à l’horizon, comme prévu par la météo!
Quelle joie de ronfler de concert avec les hululements, à la lueur de la lune. Étant donnée la courte distance restante, je pensais faire la grasse matinée ce lundi matin, mais je suis en pleine forme.
Et puis il faut quand même retrouver les élèves le lendemain!
Anvers et Gand
Ces deux magnifiques villes belges sont incontournables au pays de la frite! Anvers est la première rencontrée après la frontière.
Les innombrables travaux sont source de déviation, heureusement étudiée pour les cyclistes comme la Belgique sait le faire. C’est alors que le GPS me réserve une surprise, en m’indiquant de franchirla Schelde (l’Escaut) qui traverse Anvers.
Mystère, car il n’y a apparemment aucun moyen de franchir cette rivière!
C’est en essayant de traduireles explications d’une guide anglo-saxonne que je réalisela situation. Il n’y a jamais eu de pont, car l’ancien ferry a fini par être remplacé par un tunnel.
Je n’ai simplement pas remarqué son entrée,car on y accède par des escalators ou un ascenseur. C’est un univers très vintage, parcouru par de nombreux habitants, que l’on rencontre rarement. Soulagé, je peux poursuivrevers Gand. Ces villes étant relativement voisines à bicyclette, elle est atteinte en milieu d’après-midi.
Si bien que je ne résiste pas àquelques Léonidas bien mérités!
La fin est plus monotone en longeant le canal de la Deûle, qui passe par Courtrai puis Lille. Mais je sais que la maison sera retrouvée dans les délais, même rattrapé par la grisaille.
Avec quelques jours supplémentaires, il aurait été agréable de poursuivre jusqu’au Danemark afin d’y retrouver Cédric un petit cousin. Ce sera peut-être avec Félix…
L’Europe n’a réellement plus de frontières!