Etape du tour 2025

Etape du tour 2025

D’Albertville à La Plagne

Le grand événement sportif familial de l’année est de retour. Cette étape pour amateurs se déroule toujours dans les Alpes comme pour les professionnels mais cinq jours avant eux puisque ce sera leur étape 19 partant d’Albertville. L’événement est encore plus exceptionnel car un nouveau membre de la famille y participe pour nous accompagner ! Il s’agit de Sophie la compagne de Félix mais ce sera loin d’être une lune de miel car ses études de médecine l’empêchent de s’entraîner régulièrement.

Contrairement à l’année dernière, nous n’avons plus la chance d’être gentiment hébergés par ma cousine Carole qui nous avait confortablement accueillis pour l’étape de Nice. Retour à l’hostellerie de plein air avec une réservation dans le camping « Des Adoubes » qui était l’ancien camping municipal d’Alberville.

Cependant une étape s’impose avant de s’y retrouver car Sophie et Félix sont en vacances depuis presque quinze jours à Saint-Jean-de-Luz avec leurs vélos pour s’entraîner en montagne. Il est prévu que je les récupère à la gare Montparnasse ce vendredi 18 juillet vers midi car les jeunes tourtereaux ont quitté le Pays Basque de bonne heure. Pas évident avec tous leurs bagages car cette immense gare grouille comme une fourmilière au moment des vacances ! Mission accomplie pour pouvoir prendre la route en direction de la Savoie. Inutile de vous dire que le C8 est presque rempli !

La route est plus longue que prévue, si bien que le camping n’est atteint qu’en fin de soirée après sa fermeture. Un accueil tardif nous permet de s’installer au crépuscule ! Les jeunes profitent de la nouvelle grande tente Fresh&Black alors que je me contente de l’ancienne de Félix. Pas de temps à perdre car il reste à manger dans un petit restaurant réservé à proximité.

Le week-end sportif commence bien entendu par la journée du samedi 19 consacrée au village des exposants installés sur le parc sportif des anciens jeux olympiques d’Albertville. Contrairement aux années précédentes, la météo semble moins favorable et nous n’allons pas tarder à nous en rendre compte car les pluies orageuses envahissent le ciel savoyard. Heureusement il est possible de se protéger sous différents stands même si les places sont chères !

L’heure passe trop vite car le village bien aménagé est intéressant. Juste le temps de savourer un hamburger frites sur place, avant de déposer Félix et Sophie au camping. En effet comme chaque année je dois conduire le C8 à l’arrivée de l’étape du lendemain pour retrouver la case départ à Albertville en fin de journée. Ce n’est pas exactement à la Plagne car le parking n’est pas assez grand dans la station mais en contre-bas à Aime-la-Plagne.

La navette de retour est réservée et je retrouve nos tentes en fin d’après-midi pour les préparatifs de l’étape comme la fixation de la plaque de cadre et du dossard, ainsi que la vérification du vélo. La jeunesse est retournée au village car Félix a oublié ses lunettes de soleil dans la voiture et il a repéré une paire de Van Rysel qui devrait lui convenir. Pour cette veille d’étape nous allons nous restaurer dans une pizzeria d’Albertville et faire le plein de sucres lents.

Miracle car il ne pleut plus en ce dimanche 20 juillet même si des averses orageuses sont prévues ! Notre départ est prévu à 8h car Félix et moi sommes inscrits dans le sas 8 sachant qu’il y en a 16 de mille participants chacun. Mais notre souci est que Sophie doit normalement partir dans le sas 16 et donc presque deux heures plus tard ! On réussit quand même à l’infiltrer dans le nôtre en déjouant la vigilance des arbitres.

Après ce léger stress le départ est donné dans une ambiance festive. Nous prenons la direction d’Ugine sur une nationale monotone afin de s’échauffer correctement avant les nombreuses ascensions de la journée. La première est celle d’Hury-sur-Ugine, idéale pour s’habituer à la pente car elle n’est que de catégorie 2 avec 5% de moyenne sur un peu plus de 10 km. C’est en quelque sorte le hors d’oeuvre du Col des Saisies qui nous attend ensuite pour atteindre cette station. Les cyclistes prennent un bon rythme, même Sophie qui appréhende logiquement ces cols connus.

Ce deuxième col est simplement un peu plus long que le précédent, avec deux parties séparées par le joli petit village de Crest-Voland. Il nous rappelle les sports d’hiver à l’époque où nous louions aux Saisies et,où Félix a appris à skier. C’est d’ailleurs à son niveau que le premier ravitaillement est installé pour permettre de digérer les deux premières ascensions de l’étape qui ne sont que de deuxième catégorie !

Attention à la descente vers Villard-sur-Doron pour regagner la vallée menant jusqu’à Beaufort et un nouveau ravitaillement. La fraîcheur agréable de l’altitude est hélas remplacée par la chaleur. Surtout que le col du Pré classé hors-catégorie se dresse devant nos roues avec plus de 10 km à presque 8% de moyenne. Mieux vaut ne pas avoir abusé du succulent Beaufort proposé aux ravitaillements car c’est quand même l’un des plus difficiles en France ! Il a même des airs d’Alpes-d’Huez sur certaines sections avec des virages en lacets réguliers. C’est plus prudent de reprendre son souffle de temps en temps sous peine de ne pas finir l’étape.

D’autant plus qu’après une courte descente vers le magnifique lac bleuté de Roselend, il faut reprendre de l’altitude avec la transition vers le col portant le même nom mais qui n’est que de catégorie 2 ! La fraîcheur retrouvée à presque 2000m est appréciable mais il faut attendre Bourg-Saint-Maurice pour un nouveau ravitaillement.

Mais la plus grande prudence est de rigueur dans la très longue descente menant jusqu’à cette ville de la vallée de la Tarentaise au bord de l’Isère. On prend vite de la vitesse avant un joli passage dans la forêt avec des lacets réguliers. Il fait à nouveau très chaud au niveau du ravitaillement tant espéré et la concentration de cyclistes est impressionnante. Logique car c’est le dernier avant l’arrivée !

Justement la dernière montée de la journée débute à Mâcot-la-Plagne et en tant que hors-catégorie c’est le bouquet final qui va durer au moins deux heures ! La route est belle et large mais çà va grimper pendant une vingtaine de kilomètres sans replat pour relâcher les muscles. On ne compte plus les multiples crampes de dizaines de participants qui souffrent au bord de la route ! On décide alors d’espacer quelques pauses afin de les éviter en observant la descente des finishers arrivés plus tôt. Après une succession de derniers lacets aux forts pourcentages, les différentes stations de la Plagne apparaissent pour nous redonner un peu de courage. Après le passage de la piste de bobsleigh, nous savons que la ligne d’arrivée est très proche ! En effet les acclamations d’encouragements se font entendre plus distinctement. Après un dernier effort Sophie, Félix et moi parvenons à nous rassembler pour la photo finish de la ligne d’arrivée !

Avant de rejoindre la pasta party pour récupérer les milliers de calories consommées par cette étape interminable, on nous remet la médaille de finisher tant méritée, surtout pour Sophie qui n’a jamais renoncé même dans la douleur et sans se plaindre ! Après avoir repris des forces, il faut encore redescendre dans la vallée pour retrouver la voiture. Pas de temps à perdre car l’orage menace et la visibilité diminue ! Il est conseillé de se couvrir car les vitesses atteintes sont impressionnantes et la route est à nouveau ouverte à la circulation.

Heureusement que la voiture est encore là pour regagner Albertville où les orages se déchaînent. C’est dans un MacDo que notre débriefing a lieu. Il ne reste plus qu’à se doucher et retrouver nos tentes sous une pluie battante. Miraculeusement ce mauvais temps a épargné cette étape du tour de France 2025 car elle aurait été beaucoup plus dangereuse ! Encore bravo à Sophie et Félix qui ont repoussé leurs limites en persévérant, avec l’espoir de les retrouver pour l’étape de l’année prochaine. Ils sont maintenant capables de tout affronter…